«Nous ne voulons pas créer un produit spéculatif, et que les gens aient l’impression de devenir riches en l’espace d’une nuit, ce n’est pas une bonne chose». Lors d’une conférence de presse tenue le 9 mars à Beijing, Zhou Xiaochuan, le gouverneur de la Banque populaire de Chine, a confirmé que la banque centrale ne prend pas en charge les transactions directes entre bitcoin et renminbi. L’utilisation du bitcoin et d’autres monnaies virtuelles, qu’elles soient sous la forme de billets de banque, de pièces de monnaie ou de cartes de crédit comme instruments de paiement de détail n’est pas reconnue et la banque centrale de Chine ne reconnaît pas non plus les services qui y sont associés.
En ce sens, il est à noter que Morgan Stanley avait déclaré dans une analyse publiée le 25 décembre 2017 que «nous pensons que le bitcoin ne vaudra rien s’il ne peut pas être utilisé comme mode de paiement». Dans une autre étude précédemment publiée, l’agence avait aussi rapporté qu’en 2016, sur les 500 plus grands acteurs du commerce en ligne du monde, cinq acceptaient les paiements en bitcoin ; en 2017, ce chiffre avait été réduit à trois.
Au cours des deux dernières années, la banque centrale chinoise et d’autres départements ont supervisé vigoureusement les transactions en monnaie virtuelle telles que les «émissions de jetons» en bitcoin (ICO) et ont obtenu certains résultats. Selon certaines sources, la Chine a adopté une série de mesures réglementaires pour les ICO locales et internationales, notamment l’interdiction de la cession des sites nationaux et étrangers et de plateformes de négociation de monnaies virtuelles, accélérant la chute de la valeur du bitcoin.
«Le bitcoin et certains autres produits dérivées apparaissent trop vite. Si leur expansion est trop rapide, cela risque d’avoir un impact négatif sur les consommateurs et des effets imprévisibles sur la stabilité financière et la diffusion des politiques monétaires». M. Zhou a souligné que «La banque centrale estime que les produits manquant de prudence s’arrêtent en premier et que certains produits prometteurs soient également testés, et que s’ils s’avèrent fiables, qu’ils soient ensuite favorisées».
Par ailleurs, Zhou Xiaochuan estime que les monnaies virtuelles doivent donner aux consommateurs et aux marchés de détail de l’efficacité, un coût bas, de la sécurité et une protection de la vie privée ; elles doivent aussi prendre en compte la situation générale et ne pas être en conflit avec l’ordre financier existant.
Le 20 janvier 2016 a eu lieu à Beijing le Symposium sur la monnaie numérique de la Banque populaire de Chine. Le 16 novembre de la même année, toujours à Beijing, eut lieu la cérémonie de création de l’Institut chinois des monnaies virtuelles. Zhou Xiaochuan a déclaré que la Banque populaire de Chine et le secteur bancaire ont récemment organisé la distribution d’une monnaie numérique ayant fait l’objet de recherches et de développement, et que la recherche et le developpement vont, dans une certaine mesure, entrer dans une phase de test.
À l’heure actuelle, les devises numériques ne sont également pas exemptes de certains risques. Zhou Xiaochuan a ainsi rappelé que certaines applications technologiques ne se concentrent pas sur l’application de la monnaie numérique dans le paiement de détail, mais se dirigent plutôt vers les transactions d’actifs virtuels, et que ces dernières doivent faire preuve de davantage de prudence.
(Par Ji Peijuan, journaliste au Quotidien du Peuple)